Conjoncture financière à fin juin 2020
Un été confiné.
L’état des lieux sur l’évolution de la Covid reste l’élément essentiel pour élaborer des perspectives sur l’activité des prochains mois et c’est encore plus vrai au démarrage des congés estivaux qui ont libéré quelques contraintes. Ainsi, si les indicateurs d’activité en Europe ont repris une allure plus favorable, cette dernière tient avant tout au relâchement du carcan du confinement qui s’est progressivement, mais à un rythme différencié, répandu sur le continent. L’Allemagne, qui était allée moins loin dans les mesures restrictives que la France, l’Italie ou l’Espagne qui un temps furent dans une situation particulièrement délicate, tous ces pays font des avancées vers une sortie de crise sanitaire. Pour autant, ils restent tous particulièrement vigilants face à la résurgence locale du virus. De ce fait, les perspectives d’activité sont essentiellement sensibles à cette variable sanitaire. C’est à ce titre aussi que pendant plusieurs mois encore l’activité sera une addition de situations dont le profil variera en fonction de critères qui seront d’ordre médical, distanciation, rassemblement…, plus que d’ordre économique.
La période estivale en dessine déjà les premiers contours. Le tourisme en est l’un des exemples les plus complets. En effet, alors qu’au fil des décennies il est devenu un secteur important dans les stratégies économiques des pays avancés et de nombreux pays émergents en Asie mais aussi en Amérique latine ou sur le continent africain, les mesures de précaution sanitaire l’ont frappé de plein fouet. Secteur clé en Espagne, mais aussi au Portugal, en Italie et dans une moindre mesure en France, la pandémie en redéfinit les axes, plus centrés par obligation que par raison, sur le tourisme domestique. C’est le cas dans notre pays où, les touristes étrangers seront plus rares. L’organisation de séjours à l’adresse des clients nationaux reprend plus activement. Dans ce secteur particulier, il est pourtant prématuré de tirer des conclusions sur une mutation qui pourrait n’être qu’un phénomène transitoire, le temps de la maitrise de la pandémie. Cet exemple d’une refonte vers un modèle plus local peut pourtant se décliner sur d’autres activités, dans le commerce par exemple avec des circuits de distribution plus courts, dans les transports, et le déploiement des pistes cyclables, les déplacements ferroviaires pour des distances courtes. Evidemment, ces nouvelles pratiques, souvent plus raisonnables sur le plan de l’écologie, vont à leur tour contraindre d’autres acteurs à se réformer. Et dans cette période estivale, c’est le modèle des clubs des vacances, des croisières, des vols touristiques qui ne peuvent pas, à leur tour, faire l’économie d’une réflexion au risque de rater le train d’une mutation imposée mais à présent devenue nécessaire.
Brigitte Troquier – Economiste BRED Banque Populaire
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