Conjoncture financière à fin mars 2021

France : le souffle de la reprise s’intensifie

Malgré les hésitations dans la conduite de la politique sanitaire, les reproches renouvelés sur le processus de vaccination, sans oublier non plus les allers-retours sur les multiples mesures restrictives, l’économie française a retracé une bonne part du chemin perdu depuis le début de la crise sanitaire, à « seulement » 5 % de son niveau antérieur au choc. Mais, après le premier confinement, la reprise a été inégale et erratique, l’économie s’adaptant à un contexte instable semé de contraintes renforcées ou de libertés retrouvées.

La performance moyenne de l’économie est finalement en repli de 8,2 % en 2020, plus dégradée que celle de la zone euro dans son ensemble et de l’Allemagne en particulier, -4,9 %. Depuis le début de l’année, tous les indicateurs avancés ont repris une pente ascendante malgré la quasi stagnation probable de la croissance au premier trimestre après les nouvelles dispositions sanitaires.
Les enquêtes sur le climat des affaires sont résolument ancrées vers une sortie prochaine. Ainsi, la confiance des chefs d’entreprises s’est stabilisée en mars malgré la versatilité des décisions sanitaires. Plus intéressant encore, cet optimisme ne se réduit pas au secteur manufacturier porté par des facteurs domestiques et une demande étrangère. L’amélioration se poursuit dans le bâtiment et le commerce depuis la fin du second confinement. Elle se diffuse dans les services où l’optimisme des chefs d’entreprises s’est nettement redressé en mars. Seuls les secteurs de l’hôtellerie restauration, 11 % des services, restent très en retard compte tenu des mesures de restrictions qui leur sont imposées depuis de longs mois.

Du côté de la consommation, les dépenses de biens des ménages sont erratiques et, si elles se stabilisent en février, elles restent encore en retrait sur un an, reflétant d’abord une capacité de dépenses limitée par les contraintes sanitaires et d’autre part un attentisme dans un contexte encore incertain. De ce fait, si leur pouvoir d’achat a globalement été préservé au cours de cette crise, ils ont accumulé une épargne sur laquelle les autorités comptent pour le rebond. Les indices de confiance alimentent cet espoir, revenant en mars au niveau de l’été dernier.

Evidemment, l’accélération du processus de vaccination est l’atout central de ce scénario optimiste qui conduirait à une croissance annuelle supérieure à 5,5 % selon la Banque de France. Ce scénario n’est néanmoins pas sans risque. D’une part, certains acteurs se relèveront difficilement de cet arrêt prolongé dont les conséquences durables sont encore inconnues. D’autre part, la reprise inégale engendre des déséquilibres et des tensions. Si elle est encore mineure et probablement transitoire sur les prix en zone euro, la contagion par les taux des pressions sur les prix, probablement plus durables aux Etats-Unis, justifie une vigilance renouvelée de la Banque Centrale Européenne. Son volontarisme en matière de conduite d’une politique monétaire adaptée est indissociable du soutien budgétaire persistant dans cette étape clef de sortie de la crise sanitaire.

Brigitte TROQUIER – Economiste BRED Banque Populaire

PREPAR-VIE : nouveau partenariat avec l’UNEP !

Une nouvelle offre assurance vie : UNEP Evolution

PREPAR-VIE  a mis en place une nouvelle offre assurance vie dédiée à l’association d’épargnants UNEP (Union Nationale d’Epargne et de Prévoyance) : UNEP Evolution. Ce contrat d’assurance vie multi-compartiments, propose outre notre fonds croissance « PREPAR Avenir II », une vaste choix de supports éligibles en gestion libre, mais également 2 options gestion pilotées  (ISR Solidaire et Thématique).
Un Contrat de Capitalisation multisupports à destination des Personnes Morales vient également compléter cette offre.

Nous vous invitons à découvrir les articles  presse qui en parle :

L’Argus de l’Assurance

Gestion de Fortune

Bonne lecture 

Conjoncture financière à fin septembre 2020

Vivre avec et la dépasser.

Après l’été, les indicateurs d’activité prenaient une allure plus solide que ce soit du côté des ménages comme de celui des entreprises. Les carnets de commandes se redressaient et surtout, les entreprises commençaient à vider leurs stocks. La recrudescence de l’épidémie a modifié cette nouvelle trajectoire. Les dépenses des ménages qui avaient rebondi depuis le mois de mai pour afficher une progression annuelle de 2,4 % à la fin août pourraient à nouveau se tasser sous la double influence du retour de la pandémie et des mesures barrière qui se durcissent à nouveau. Les enquêtes auprès des entreprises montrent qu’elles sont elles aussi particulièrement sensibles à l’évolution de la situation sanitaire. Les écarts se creusent selon les secteurs d’activité et au gré des ajustements des contraintes sanitaires. L’industrie, moins affectée directement, reprend des couleurs. La production industrielle se redresse de mois en mois. Elle reste néanmoins encore à plus de 6 % sous son niveau d’août 2019. Dans les services, le retard est très important, 12 % sur un an à fin juillet, et les résultats sectoriels sont plus dispersés encore.

C’est aussi pour prévenir ces disparités grandissantes que de nouvelles mesures ont été présentées au cours des derniers jours. Au-delà du plan de relance détaillé dans la loi de finances 2021, des aménagements dans le cadre de la prise en charge du chômage partiel ou le renforcement du fonds de solidarité à destination des entreprises à nouveau anesthésiées par les mesures sanitaires ont été déclinés.

Concilier les contraintes de court terme et des projets de moyen terme qui prennent en compte les fragilités de notre économie révélées à l’occasion de cette crise est au coeur des mesures annoncées. La transition écologique, la compétitivité et la décentralisation se conjuguent pour renforcer ou rétablir une industrie nationale et rendre notre économie plus résiliente face à des chocs récurrents nous affectant souvent sur plusieurs fronts à la fois. Ainsi, les questions de santé se sont invitées désavantageusement dans un système hospitalier fragilisé et une industrie devenue dépendante dans des domaines à ce titre stratégiques. La crise que nous traversons peut contribuer à renforcer nos atouts ou palier nos défaillances dans la perspective d’une trajectoire de moyen terme plus volontariste qu’avant que cet évènement ne se produise.

Brigitte Troquier – Economiste BRED Banque Populaire