Conjoncture financière à fin décembre 2024
Que nous réserve 2025 ?
Cette traditionnelle question posée en début d’année n’implique jamais de réponses faciles. Cette année débute sur une nouvelle ligne qui s’est esquissée depuis la victoire de D. Trump le 5 novembre dernier aux Etats Unis. A quelques jours de la fin de son mandat, le Président Biden appartient déjà au passé. Et si l’inflation a concentré tous les reproches que l’opposition républicaine a porté en étendard pour sabrer les bons résultats économiques de son administration, les premières annonces du programme du nouveau Président pourraient à leur tour en désenchanter certains…pour la même raison. La hausse des taxes douanières, la baisse du budget fédéral, la baisse des impôts, la politique migratoire convergent en faveur de hausses de prix, de tensions sur un marché du travail qui a encore surpris en décembre par sa vigueur. Les investisseurs n’ont cependant que peu de doute sur la volonté des nouvelles autorités de mettre en œuvre le programme MAGA, seul le dosage des ingrédients pourrait évoluer.
A la veille de son investiture, nombreux sont les partenaires des Etats-Unis qui ajustent leurs stratégies car nombre d’entre eux sont concernés par sa politique. A commencer par la Chine et ses satellites en Asie ou ses relais sur le continent américain. A ce titre, le Mexique est déjà bien placé alors que la nouvelle politique migratoire le concerne au premier chef.
L’Union Européenne qui a dégagé avec les Etats-Unis un excédent commercial de près de 200 Mds € en 2023 (Source BEA) ne sera pas épargnée par le programme de la nouvelle administration. Alors que la santé économique de cette région ne respirait déjà pas une solidité à toute épreuve, cette menace de plus n’est pas pour faciliter une reprise sereine. Si certains, au sud de l’Union, conservent une vigueur certaine, les plus importants acteurs que sont l’Allemagne et la France sont entrés dans une zone de turbulences politiques qui ne sert pas des économies déjà fragilisées. L’Allemagne est en prise avec une seconde année de récession. Le résultat des élections de février prochain sera à ce titre crucial pour espérer dégager les moyens d’une relance. En France, l’instabilité politique révèle un peu plus les difficultés à trouver des réponses aux déséquilibres budgétaires. Les solutions proposées s’exposent à des censures. De report en report, elles brouillent les esprits, maintenant les décisions d’investir ou de consommer en apesanteur. Cette année 2025 débute dans des conditions particulièrement inhabituelles en France. Le retour à plus de stabilité politique pourrait y engendrer le regain de croissance nécessaire pour sortir l’économie de cette léthargie attentiste. La politique monétaire de la banque centrale pourrait l’y aider quelque peu.
Brigitte TROQUIER – Economiste BRED Banque Populaire
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