Conjoncture financière à fin décembre 2019
Croissance mondiale : une stabilisation poussive.
L’examen de la croissance mondiale en 2019, fait le constat, d’une dynamique économique attirée vers un état de léthargie globale. Et si certains secteurs d’activité ont même basculé dans une phase de retournement, la résistance de l’activité domestique et de la consommation principalement, ont permis de maintenir ce diagnostic tout au long de l’année.
La tendance a peu évolué et les projections 2020 restent sur ce même scénario : la croissance afficherait un rythme toujours modéré en 2020 et 2021, l’activité industrielle, source du retournement en 2019, se stabiliserait sur un bas niveau et la demande intérieure serait portée par les dépenses des ménages, soutenues par un brin de relance budgétaire qui passerait par des allègements fiscaux plutôt en faveur de ces derniers.
Cet état des lieux se traduirait par une croissance mondiale qui, selon les prévisions des organismes internationaux, repasserait timidement la barre des 3 %, après 2,9 % en 2019.
Ce bas régime s’accompagnerait de moindres tensions sur le marché du travail ou même sur les capacités de production en général. Il conduirait à éloigner un peu plus un éventuel retour de l’inflation. En zone euro, les prévisions de la BCE sur ce point s’établissent à 1 % en moyenne en 2020, après 1,2 % en 2019. Aux Etats-Unis, la Banque Centrale réitère un scénario de croissance et d’inflation à 2 %.
Ce diagnostic posé conduit, en toute logique, au maintien d’une politique monétaire accommodante, un statu quo en matière de taux d’intervention et de politiques quantitatives qui resteraient en l’état.
Si ce scénario peut paraitre confortable, il reste cependant conditionné à plusieurs interrogations. D’une part, le ralentissement de l’économie chinoise, qui pèse à présent plus de 17 % de l’économie mondiale, s’arrêtera-t-il à 6 % ou pourrait-il être plus profond ? Les mesures de soutien à l’œuvre, sans réel succès depuis plusieurs mois, nous incitent à la prudence sur ce sujet. Il en est de même des questions climatiques qui obligent inéluctablement à de nouvelles réflexions sur la croissance, son rythme, son modèle et son coût. C’est pourquoi, ce diagnostic prudent et consensuel s’accompagne de conditionnalités sur de nombreux aléas en matière de prix, de politiques économiques, sans oublier évidemment celles qui émaneraient de nouvelles tensions géopolitiques qui ne peuvent être écartées.
Brigitte Troquier – Economiste BRED Banque Populaire
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